Elle s'appelle Cameron Bay et la plupart d'entre vous n'ont jamais vu ses films. Il y a quelques jours, cette actrice américaine de 28 ans a déclenché un séisme dans l'industrie du porno américain en révélant qu'elle était atteinte du virus du Sida. Dès mercredi, l'association Free Speech Coalition, qui représente les professionnels du secteur, a réclamé un moratoire immédiat sur l'ensemble des tournages dans le pays. Même si rien ne prouve que Cameron Bay a été contaminée sur un plateau, le X américain ne badine pas avec la santé. Enfin presque...
"Dans ce moment difficile pour moi, j'ai espoir qu'aucun autre comédien n'a été infecté", a déclaré la jeune femme dans un communiqué. "Désormais je compte faire tout mon possible pour assister les professionnels de santé et mes partenaires. Par la suite mes plans à long terme consistent à prendre soin de moi et de ma santé." Le cas de Cameron Bay, depuis deux ans dans le métier, fait écho à celui de nombreux acteurs porno, confrontés avant elle à un test positif. Soudain au chômage, sans couverture santé, ils doivent du jour au lendemain prendre en charge les frais médicaux – souvent très lourds – liés à la maladie.

Un test négatif, la veille de son test positif
"Dans ce métier, il n'y a pas d'assurance santé, pas de syndicats, il n'y a aucun filet de sécurité", explique dans le Los Angeles Times Aurora Snow, une jeune retraitée du X. "Je me sens très mal pour Cameron". Ce n'est pas la première fois que l'industrie du "film adulte" est confrontée à une telle nouvelle. L'an dernier, les tournages avaient été interrompus outre-Atlantique, suite à une épidémie de syphilis. En 2011, ils avaient déjà été suspendus, suite à une fausse alerte au VIH. Un an plus tôt, l'acteur Derrick Burts avait lui été testé positif. Il est depuis devenu l'un des plus fermes partisans de l'usage des préservatifs sur les tournages.
L'affaire Cameron Bay met également en lumière les failles du système de contrôle de la santé des acteurs. Le 27 juillet dernier, la jeune femme avait passé un test qui s'était avéré négatif. Lundi dernier, le 19 août, nouveau test négatif. Le lendemain, un deuxième échantillon de sang se révèlera positif. A-t-elle contaminé ses partenaires entre temps. Et si oui combien ? "Tant que les préservatifs ne seront pas obligatoires sur tous les tournages, les travailleurs californiens continueront à s'exposer à la maladie, voire à la mort", déplore l'élu local Isadore Hall.

Un milieu hypocrite ?
Car c'est bien le problème de la grande famille du "hard" : la société californienne Vivid Entertainment, leader du secteur, a déposé plainte début 2013 devant une cour fédérale contre un référendum local adopté en novembre 2012 par 55,9% des votants, imposant le port du préservatif sur tous les films pornographiques tournés dans le comté de Los Angeles. La Free Speech Coalition, qui aujourd'hui s'émeut de la santé de Cameron Bay, jugeait à l'époque ce texte "intenable pour l'industrie" du porno. Le X rendrait-il complètement gaga ?
http://faits-divers-cgo.blogspot.com/2013/09/cameron-bay-lactrice-qui-fait-trembler.html