Epilogue d'un procès pénible. L'enseignante arlésienne,
jugée à Tarascon (Bouches-du-Rhône) pour homicide volontaire après la mort en 2011 d'un de ses élèves retrouvé pendu à un porte-manteau alors qu'il avait été envoyé en punition dans le couloir, connaîtra mardi la décision des juges à son encontre.
Lors de l'audience du 24 septembre, le représentant du parquet, n'avait pas réclamé de peine contre Agnès Maulard-Lelong, 42 ans, poursuivie pour "manquement à une obligation particulière de prudence" et "homicide involontaire", des infractions pénales punies de cinq ans d'emprisonnement et 75.000 euros d'amende. Le procureur a en effet estimé qu'il n'y avait pas "de violation d'une obligation particulière de prudence ou de sécurité", mais "une faute simple" ne relevant pas, selon lui, de la justice.
La maîtresse concède une "responsabilité morale"
Dans un long réquisitoire, le magistrat a rappelé les faits, les difficultés récurrentes de cette institutrice avec le jeune Khoren, qui, le 26 mai 2011, avait été une fois de plus exclu de sa classe de CM2 parce qu'il refusait de faire un travail. Le garçon, qui aurait eu 11 ans quelques jours plus tard, avait été retrouvé inanimé, pendu par son T-shirt à une patère après trois quarts d'heure de punition dans le couloir. En arrêt cardio-respiratoire, Khoren n'avait pas pu être réanimé, et était décédé quatre jours plus tard à l'hôpital.
L'enseignante qui, au début de son procès, avait déclaré ne pas se sentir responsable de la mort de son élève, a fini par lâcher, face aux questions pressantes du parquetier, qu'elle estimait tout de même être "moralement responsable". Avant de se tourner vers les parents et de leur dire qu'elle était "désolée".
L'Education nationale, la grande absente
A la sortie de l'audience, les parents, très dignes, avaient exprimé leur incompréhension. "Je ne sais pas ce que vont décider les juges, mais s'il avait été gardé à (la) vue (de sa maîtresse), je pense que Khoren serait encore là", avait réagi la mère, Laure Grimaldi. "Si ce procès va à la relaxe, il faut que les institutions bougent", souhaitait de son côté le père, Nicolas Grimaldi, qui réclamait un renforcement des textes sur l'encadrement des enfants.
Outre l'attitude de l'enseignante, les parents ont déploré le silence de l'Éducation nationale, qui ne les a jamais informés des suites données à cette affaire. "Un manque d'humanité" souligné par le représentant du ministère public comme par l'avocat des parents, Me Louis Sayn-Urpar. L'avocat de la partie civile a notamment fustigé l'institution pour avoir réintégré l'enseignante dans la même école du centre d'Arles, à peine un mois après le drame, "comme s'il ne s'était rien passé".
http://faits-divers-cgo.blogspot.com/2013/10/tarascon-eleve-pendu-lecole.html
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